14 mai 2024
nous ne vivrons pas sur Mars

Retenus sur terre

À propos de l’ouvrage Nous ne vivrons pas sur Mars, ni ailleurs de Sylvia Ekström et Javier G. Nombela (préface de Michel Mayor), éditions Favre, 220 pages, 26.50 francs ISSN 978-2-828-91872-9

Publié dans le supplément INDICES de L’Agefi, 2021.

Nous, humains, avons tendance à ne pas vouloir nous habituer à considérer notre monde comme étant fini, gagnés sans doute par une sorte d’hubris pour reprendre le terme grec signifiant tout à la fois orgueil, excès ou démesure. Arrogance. Et nous pensons qu’il suffira, pour fuir un monde surpeuplé et pollué, de partir très loin. Sur la planète Mars par exemple laquelle, si l’on en croit des milliardaires excentriques ou décentrés, n’attend qu’à être colonisée par nous. Mais, nous préviennent les auteur.es de ce bel ouvrage, si la proximité à l’échelle du Système solaire de ladite planète aiguise les rêves les plus fous, les fantasmes les plus déjantés, cela relève de l’inatteignable. Pour le dire vite, Mars n’est pas la Lune!

Ce profond et beau livre, émaillé de photographies et de graphiques qu’un riche glossaire ferme, présente une analyse critique sérieuse des écueils insurmontables qui se dressent entre nous et notre plus proche voisine. Trois parties le forment. La première, Où en sommes-nous dans l’espace-temps?, pose le décor de façon claire. La deuxième, Nous ne vivrons pas sur Mars, nous ramène à la réalité en démontrant les raisons pour lesquelles prétendre aller vivre sur Mars relève du fantasme. Alors, «puisqu’il n’y a pas de planète B, et que nous sommes les habitants naturels de la Terre et destinés à y vivre pour toujours, obligés d’en prendre le plus grand soin», résolvons-nous à abandonner des mirages «qui gagneraient beaucoup à vite se transformer en un projet bien plus urgent et nécessaire: rendre notre biosphère à nouveau viable à long terme.» Troisième partie: L’être humain est indissociable de la terre.