14 mai 2024

L’organisation du travail et son impact sur la santé

L’organisation du travail et son impact sur la santé: responsabilité des individus ou responsabilité des organisations?

Organisation: Office cantonal de l’inspection et des relations de travail (OCIRT), en collaboration avec la Haute Ecole Arc, HES-SO.

Patrice Fosse, inspecteur du travail à l’OCIRT, ancien étudiant d’un cours que je dispensais en 1999 aux HEC de Lausanne, m’a proposé en 2015 que l’on mette sur pied un colloque. J’ai eu le plaisir de travailler pour cela avec lui et ses collègues Mariângela de Moraes Pires et de Marco Treglia. Cette journée qui a réuni deux cents personnes à Genève a été suivie d’une autre l’année suivante tout aussi réussie.

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PROPOS:

On constate depuis plusieurs années, en Suisse comme en Europe, une augmentation sensible de travailleurs atteints dans leur santé en raison de contraintes psychosociales sur le lieu de travail. Ces contraintes peuvent induire des situations de stress, des cas de burnout ou encore de graves conflits de travail. Des situations de harcèlement moral ou sexuel peuvent également survenir quel que soit le contexte de travail.

Les risques psychosociaux (RPS) représentent en Suisse une véritable épidémie. Alors que les accidents du travail sont en net recul, les RPS ne cessent, eux, d’augmenter, entraînant des conséquences néfastes : problèmes cardio-vasculaires et troubles musculo-squelettiques (TMS) notamment. Entraînant aussi de souffrance humaine, accidents, absences au travail, bref : des impacts négatifs sur le fonctionnement des entreprises et des organisations (absence, turnover, etc.) et finalement des coûts importants pour la collectivité toute entière.

Autant de raisons pour l’OCIRT, en partenariat avec la HE-Arc reconnue pour engagement dans la santé au travail, d’apporter sa contribution.

Les employeurs doivent au terme de la loi protéger les employés en matière de santé, en l’occurrence de santé psychique. Une grande majorité d’entre eux s’efforcent de bien faire et sont en conformité avec la loi. Or, cela ne suffit pas à enrayer cette épidémie. Une grande majorité d’entre les employeurs aimeraient plus efficaces mais se trouvent souvent démunis.

Depuis l’émergence de ces risques, de nombreuses offres de prévention ont été développées et proposées aux entreprises. Bien souvent, il s’agit de réponses ponctuelles (médiation, coaching, formation, …) s’adressant aux victimes et, ou aux responsables présumés de situations de travail dégradées. Or, ces situations s’inscrivent dans un contexte de travail, terreau qui apparaît comme rarement interrogé. L’activité, la manière dont le travail est exécuté, les ressources à disposition, les formes de régulation des travailleurs, les modes d’organisation du travail, la cohérence entre l’organisation et les buts poursuivis par l’entreprise sont autant d’éléments qui peuvent être sources de contraintes mais qui peuvent aussi favoriser la santé et le bien-être au travail.

L’objectif de ce colloque sera ainsi d’aborder la question des facteurs de risques psychosociaux et des moyens de prévention en plaçant l’organisation du travail au centre des questionnements et des débats.