14 mai 2024
l'hirondelle et le printemps

L’hirondelle et le printemps

À propos de l’ouvrage Sorties de crise. Ce qu’on ne nous dit pas, ce qui nous attend, de Patrick Artus et Olivier Pastré, éd. Perrin, 330 pages

Compte-rendu paru dans le supplément mensuel INDICES du journal L’Agefi en décembre 2009, p. 5.

L’hirondelle ne fait pas le printemps économique ! écrivent les auteurs.

Même si la Chine continuait, entre autres pays émergents, à financer les déficits abyssaux des États-Unis, on risquerait bien de continuer d’aller de bulle en bulle, assènent-ils.

Ceux-ci pensent en effet que cette crise, assurément systémique, est essentiellement une crise de l’économie réelle – même si le déséquilibre d’épargne et d’investissement a été amplifié par la finance. Plus précisément, il s’agit d’une crise macro-économique et non micro-économique – d’où l’inanité de fustiger les bonus des traders.

Le livre s’ouvre par un exercice de prospective aux ingrédients mortifères. Où les égoïsmes nationaux sont exacerbés. Où la Chine décide en 2010 de ne plus soutenir le dollar, ce qui renforce la tentation protectionniste américaine et conduit, peu d’années après, à l’effondrement du commerce mondial.

Artus et Pastré nous offrent une petite histoire du protectionnisme, le grand risque. Puis, ils relèvent les causes qui ont conduit à la crise actuelle: un modèle de croissance bipolaire à cause de la désindustrialisation, une rentabilité exigée du capital démesurée et, surtout, une absence de contrôle de la liquidité mondiale.

Ils avancent qu’une éventuelle absence de coopération internationale en matière de création monétaire est le grand risque des temps qui viennent, étant posé le problème de surliquidité due à des déséquilibres d’ordre macro-économiques: épargne / investissement, partage salaires / profits, etc.

Dans ce livre didactique, les auteurs proposent vingt mesures pour une issue coopérative de la crise qui est loin d’être à ce jour finie. L’hirondelle de la finance ne fait décidément pas le printemps économique!