15 mai 2024
a richesse cachée des Nations

L’évasion fiscale n’est pas un destin

À propos de l’ouvrage La richesse cachée des nations, de Gabriel Zucman, éditions du Seuil, coll. La République des idées, 114 pages.

Compte-rendu paru dans L’Agefi, supplément mensuel INDICES, décembre 2013.

Un jeune économiste, professeur à la London School of Economics, s’emploie à mettre au jour les arcanes de l’évasion fiscale. Il démonte les circuits de la finance offshore et évalue la perte en termes de recettes pour les États nations. Fracassant au passage quelques mythes attachés au secret bancaire, il montre, de façon précise et détaillée, les solutions possibles pour enrayer la fraude des contribuables les plus riches.

L’auteur part d’un constat, savoir que « l’évasion fiscale se porte à merveille. À l’échelle mondiale, 8% du patrimoine financier des ménages est détenu dans les paradis fiscaux. » Pour l’Union européenne : 12% !, ajoute-t-il. Coût énorme pour les pays qui connaissent des difficultés en termes d’endettement et se passeraient bien de ce manque de richesse. Statistiques à l’appui, Gabriel Zucman estime ce manque dans un calcul a minima selon lui : 130 milliards d’euros soustraits aux États nations dans le monde par ce qu’il appelle des États-voyous. (cf. : www.gabriel-zucman.eu/richesse-cachée.)

Devant l’inefficacité des moyens aujourd’hui disponibles, par exemple l’échange automatique d’informations, Gabriel Zucman propose une nouvelle approche basée sur des sanctions financières et commerciales pour obliger les paradis fiscaux à coopérer. Mais encore faut-il contrôler cette coopération. Pour ce faire, il propose la création d’un cadastre financier mondial supervisé par une puissance publique.