À propos de l’ouvrage Tout le monde n’a pas la chance d’être vegan: Petit manuel d’un véganisme pratique et pacifiste de Laurence Pieau, éditions Harpercollins France, 234 pages, 34 francs ISBN 979-1-033-90648-3
Publié dans le supplément INDICES, L’Agefi, juin 2020. (Par Murielle Guénette)
Ce livre est écrit par une journaliste, actuelle directrice de rédaction du magazine «Closer», laquelle a voulu offrir au public un mode d’emploi pour comprendre le véganisme et, pourquoi pas?, en adopter le mode de vie… «pratique et pacifiste». L’ouvrage traite donc du véganisme en tant que pratique alimentaire, mais aussi et j’allais dire surtout, en tant que mouvement politique et philosophique – autrement dit, d’antispécisme. Laurence Pieau discute la thématique sous plusieurs angles.
Elle déconstruit, en s’appuyant sur diverses sources scientifiques (l’Académie américaine de diététique, pour n’en citer qu’une) les a priori sociétaux sur la nutrition et les présupposées carences d’un régime végétalien. Adoptant un ton qui se veut à la fois amical et humoristique, en tout cas pas moralisateur, elle conseille et facilite la transition à une alimentation végétalienne grâce à de nombreux conseils et inventaires explicites (commissions, recettes, etc.). Après des déclarations brèves et claires (par exemple, l’influence néfaste de la viande sur les érections masculines!), L. Pieau expose les éléments de base de la philosophie antispéciste en remontant aux philosophes antiques jusqu’aux penseurs et militants contemporains (association L214), en passant par l’existence de la «Vegan Society» des années 1940. Plusieurs réflexions sont engagées, celui du «paradoxe de la viande», ou encore le rapport entre viande et masculinité. Last but not least, le manuscrit dénonce la place des lobbys de la viande et du lait notamment, qui nous formatent dès notre plus jeune âge, à l’école, puis par les réseaux sociaux, et dont on ne s’émancipe que rarement.