15 mai 2024
Formation technologies

La formation, donne technologique

À propos de l’ouvrage Nouvelles technologies éducatives et réseaux de formation, sous la direction de Pierre Caspar, éditions d’Organisation, 1998, 232 pages.

Compte-rendu paru dans les pages Carrière du journal Le Temps, rubrique Le livre de la semaine, le 11 décembre 1998.

Cet ouvrage est le résultat de la décision prise par quatre grandes entreprises françaises (Renault, Électricité de France, Gaz de France et France Télécom) de mener, en partenariat, des expérimentations et des projets pilotes de façon à utiliser les technologies d’information et de communication dans le cadre de la formation. Le livre relate par le menu onze projets de formation. Les entreprises en question sont confrontées à des problématiques similaires, ou voisines: elles ont un nombre important de salariés répartis sur l’ensemble du territoire, et, souvent, dans des unités de faible importance. Le problème vis-à-vis de la formation des personnes isolées devient ainsi crucial et oblige les responsables à trouver de nouvelles modalités d’accès à ladite formation. Une des questions centrales du livre est la suivante: comment un stagiaire qui se retrouve seul face à une machine – c’est-à-dire sans un formateur face à lui – ressent-il cette dimension nouvelle d’isolement par rapport à une formation en groupe? Trois enjeux de l’ouvrage sont identifiables. Le premier renvoie donc à l’objectif sous-tendant l’expérimentation: renouveler les approches de formation pour permettre à des personnes isolées de bénéficier des mêmes facilités que les autres. Le deuxième consiste à faire profiter l’ensemble des professionnels de la ressource humaine des enseignements tirés. Le troisième revient enfin, pour ces quatre entreprises, à pouvoir se servir du livre comme base de levier en interne, en faisant partager, grâce au surcroît de crédibilité qu’il procure à l’ensemble des réseaux internes, les expérimentations et leurs enseignements. Les expérimentations en tant que telles reposent sur des hypothèses, en fin de compte validées ou infirmées: hypothèses pédagogiques, relatives au fonctionnement «équipe-projet», techniques (savoir si les supports technologiques tels que multimédia, CD-Rom ou Intranet, sont maîtrisés); coûts. Dans ce dernier registre, il convient de noter que les coûts de téléformation sont censés être deux à trois fois inférieurs à ceux des stages classiques en interne, et quatre fois moindres que les mêmes stages externes (sous-traités).