14 mai 2024
La comédie des fonds de pension

Faillite sociétale?

À propos des ouvrages La comédie des fonds de pension: une faillite intellectuelle, de Jacques Nikonoff, éditions Arléa, 1999, 265 pages, et Lettre ouverte aux gourous de l’économie qui nous prennent pour des imbéciles, de Bernard Marys. Albin Michel, 1999, 252 pages.

Compte-rendu paru dans les pages Carrière du journal Le Temps, rubrique Le livre de la semaine, le 28 mai 1999.

Dans son ouvrage vivifiant, Jacques Nikonoff s’en prend aux idées reçues en matière de systèmes de retraites, notamment à celle du vieillissement de la population. Celui-ci est vu comme une catastrophe, alors que l’allongement de l’espérance de vie est plutôt un progrès. Mais, si on présente les choses de manière sensationnelle, affirme l’auteur, c’est afin d’inquiéter les citoyens et leur faire mieux accepter la décision de mesures antisociales. Deux grands types de systèmes existent en matière de retraite, celui par répartition et celui par capitalisation. Dans le premier cas, les actifs paient pour les retraités, tandis que dans le second, chaque salarié épargne et se forge sa propre retraite. C’est celui-ci que la gent politique française tente de mettre en place à travers les fonds de pension. Or, soutient Nikonoff, ces gens ne prennent pas en compte l’augmentation des gains de productivité qui compense pourtant largement les effets de l’allongement de la vie, et qui pourrait même être équitablement réparti. La lecture de cet ouvrage, comme celle de la lettre de Bernard Marys, permet de pointer les arguments fallacieux et spécieux des parangons de l’injustice sociale, pour, dans le meilleur des cas, les combattre afin de prévenir toute perspective d’iniques mesures.