14 mai 2024
Les acteurs de l'innovation

Effet sociétal

À propos de l’ouvrage Les acteurs de l’innovation et l’entreprise: France-Europe-Japon, sous la direction de Marc Maurice, Jean-Jacques Silvestre, Hiroatsu Nohara et Caroline Lanciano, éditions L’Harmattan, 1998, 272 pages.

Compte-rendu paru dans les pages Carrière du journal Le Temps, rubrique Le livre de la semaine, le 28 mai 1999.

Marc Maurice est avec Jean-Jacques Silvestre l’un des initiateurs du courant socio-économique qualifié de «sociétal» parce qu’il prend tout bonnement en compte le fait que chaque pays gère ses hommes de façon différente. Auteurs d’une étude comparative classique, Politique d’éducation et organisation industrielle en France et en Allemagne (avec François Sellier, 1982), ils mettent en évidence que les organisations industrielles ne tendent pas vers des modèles universels. Autrement dit, les représentants de ce courant s’attachent toujours dans leurs études comparatives à élucider les «effets de société». Pour eux, il est vain de vouloir rendre compte de décisions d’organisation – souvent similaires – mais renvoyant à des situations et à des stratégies différentes –, sur une base exclusivement économique. L’approche sociétale est appliquée dans Les acteurs de l’innovation et l’entreprise à l’innovation. Les diverses contributions tournent autour de deux axes: l’entreprise est appréhendée dans ses rapports à la société, d’une part, et, d’autre part, les différents acteurs de l’innovation – les ingénieurs précisément – le sont, eux, à travers trois types d’espaces: l’espace scientifique de production de connaissance, celui de l’éducation et de la formation, et celui de l’industrie et de la concurrence.