Compétences et connaissances dans les organisations, dirigé par Alain Max Guénette, Jean-Claude Sardas et Mathias Rossi, éditions de la Société d’études économique et sociale (SEES), Lausanne, 2003 (avril), 280 pages
Résumé:
Les dynamiques professionnelles traditionnelles sont fortement remises en cause, aujourd’hui, par les déplacements des contenus opératoires et des modes de fonctionnement collectif; déplacements associés en particulier aux NTIC, aux nouvelles organisations davantage orientées produit ou projet, et aux multiples partages d’activités au sein de l’entreprise étendue. De nombreuses actions en entreprises visent aujourd’hui à redéfinir les référentiels de compétence de chaque métier, les polyvalences nécessaires, les parcours et les carrières. Mais ces actions sont confrontées à la difficulté à élaborer des scénarios prospectifs pertinents d’un point de vue stratégique pour l’entreprise, et à la difficulté à évaluer leur attractivité et leur acceptabilité pour les acteurs concernés.
On peut noter aussi le développement des actions visant à organiser les dynamiques de connaissances, que ce soit avec un point d’entrée instrumental et selon une logique de capitalisation (démarche et outil de Knowledge Management) ou en soutenant l’émergence de réseaux d’échanges au sein de groupes professionnels (repérés comme des «communautés de pratiques») ou enfin, mais plus rarement, en tentant d’orienter et d’accélérer la production de nouvelles connaissances à des fins d’innovation (en particulier, mise en place de plates-formes d’innovation).
Les notions de gestion des compétences et de gestion des connaissances apparaissent donc extrêmement populaires actuellement, tant dans les projets de réforme organisationnelle que dans les écrits des chercheurs et des consultants. Cette popularité correspond globalement à une vision des enjeux industriels mettant en avant la compétence et la connaissance comme richesse essentielle des entreprises, et donc comme exigence celle de structurer, d’organiser ces dynamiques de connaissances et de compétences.
On peut considérer qu’émerge un nouveau mode de rationalisation qui vise à gérer de façon raisonnée le capital intellectuel. Mais force est de constater aujourd’hui que les actions orientées compétences et les actions orientées connaissances sont rarement reliées et que cette indépendance des deux champs se retrouve dans la littérature.
Tout ceci appelle une réflexion de fond sur la façon dont les notions de compétence et de connaissance sont mobilisées dans les écrits et dans les actions et sur leurs possibles articulations. Une des façons d’envisager cette articulation[1] consiste à prendre pour objet d’analyse la dynamique des métiers, que ceux-ci soient internes à l’entreprise ou en traversent les frontières. Il s’agit alors de reconstruire les cadres d’analyse et d’action relatifs à la transformation des dynamiques de métier, en prenant en compte les enjeux de compétences et de connaissances en lien avec les exigences de performance d’un coté et avec les enjeux identitaires (individuels et collectifs) de l’autre.
Contributions de:
Chris Argyris, Renée Bédard, Sandra Bellier, Sabine Cacciatore, Vincent Calvez, Alain Chanlat, Yan Curty, Christian Defélix, Fabien De Geuser, Alain d’Iribarne, Yves Emery, David Giauque, Laurent Gorgé, Alain Max Guénette, Cathy Krohmer, Philipe Lefebvre, Hélène Madinier, Claude Michaud, Jean-Daniel Mottas, Florence Osty, François Pichault, Frédérique Pigeyre, André René Probst, Steffen Raub, Didier Retour, Pascal Roos, Mathias Rossi, Jean-Philippe Rudolf, Ron Sanchez, Jean-Claude Sardas, Eddie Soulier, Ken Starkey, Sue Tempest, George Trépo, Georg von Krogh, Dieter Wenger, Yvonne Wicki
Table des matières:
- Introduction, par Alain Max Guénette, Jean-Claude Sardas, Mathias Rossi
- Première partie: Approches stratégiques
- La perspective des compétences: théorie et pratique du nouveau management stratégique, par Ron Sanchez
- La gestion de compétence et ses limites, par Ken Starkey et Sue Tempest
- Problématique de développement des régions: contribution des acteurs locaux à la compétitivité des entreprises, par Jean-Philippe Rudolf et Claude Michaud
- Vers une méthodologie d’identification et qualification des compétences d’entreprise, par Mathias Rossi
- Le modèle de la compétence: du management automatique au management impossible, par George Trépo et Fabien De Geuser
- Deuxième partie: La logique compétences en question
- Bilan de compétences et gestion des ressources humaines, par Jacques Aubret
- Compétence et organisation: quelle problématique pour la gestion des ressources humaines? par Frédérique Pigeyre
- Ce que gérer les compétences veut dire, par Christian Defélix
- Application d’un système de gestion des compétences dans une organisation horlogère internationale. Théories, pratiques et instrumentations contextualisées, par Yan Curty et Laurent Gorgé
- Logique compétence, nouveaux modèles d’organisation productive et NTIC: une systémique gestionnaire, par Alain d’Iribarne
- La reconnaissance, face cachée des compétences, par Florence Osty
- Transmettre les compétences dans les organisations, par Sandra Bellier
- Troisième partie: Propositions de démarches compétences spécifiques
- L’implémentation des compétences clés: le point de vue de la Théorie de l’Action, par Chris Argyris
- Les compétences de l’intervenant en organisation, par François Pichault
- Des modèles de gestion des compétences au couple compétences – motivations, par Jean-Daniel Mottas
- De la responsabilité comme compétence: une approche dialogique, par Vincent Calvez
- La quête inachevée des compétences collectives, par Yves Emery et David Giauque
- La compétence collective, par Didier Retour et Cathy Krohmer
- Quatrième partie: Compétences, connaissances et transformation des métiers
- Gestion des Ressources Humaines: ses apports aux connaissances de l’entreprise, par Steffen Raub et Sabine Cacciatore
- Compétences des dirigeants ou métier de dirigeant, par Alain Chanlat et Renée Bédard
- Les employés électroniques compétents: transformation des métiers des activités de service, par André René Probst et Dieter Wenger
- KM: nouveaux rôles, nouvelles compétences? par Hélène Madinier
- Les «communautés de pratique» et le transfert de connaissances dans les entreprises, par Yvonne Wicki et Georg von Krogh
- Les métiers de l’information dans l’économie du savoir, par Eddie Soulier
- Gestion des compétences, gestion des connaissances et enjeux identitaires en conception: pour une approche unifiée de la dynamique métier, par Philipe Lefebvre, Pascal Roos et Jean-Claude Sardas