14 mai 2024
monteil

Raviver le sens de l’engagement

À propos de l’ouvrage Éthique et philosophie du management, de Pierre-Olivier Monteil, éditions Érès, 232 pages, ISBN 978-2-749-25050-2

Compte-rendu paru dans L’Agefi, supplément mensuel INDICES, avril 2016.

Comment se tenir à distance d’un point de vue de «candide et légitime ignorance», comme d’un point de vue consistant à convoquer la philosophie en des opérations «de surface»? Telle est la question de l’auteur qui choisit, en s’appuyant sur l’anthropologie philosophique, l’éthique et la pensée politique de Paul Ricœur, une posture de «juste distance» pour permettre un dialogue entre enjeux pratiques et philosophie.

Le souci de l’auteur est de raviver le sens de l’engagement. Il instruit son hypothèse ainsi: «nous demeurons collectivement en attente d’autre chose que la raison instrumentale, dont le malaise que connaît aujourd’hui le management est au nombre des manifestations de la crise qu’elle traverse». En complément à la posture mentionnée plus haut, ses réflexions «se proposent d’explorer, à l’aide de la philosophie et de l’éthique, la strate anthropologique et les ressorts qu’y puise l’agir». Sa proposition de départ: celle d’une éthique du management par le consentement. L’enjeu: envisager les conditions qui rendent possible un tel management, ce, malgré les obstacles que sont le sentiment d’urgence et la propension à gérer par les normes.

L’ouvrage est composé de sept chapitres et trois parties. Dans un premier temps, l’auteur revient sur le management par les normes qui occulte le «registre prescriptif», celui d’un management assumé, en mettant en avant le «registre descriptif», soit celui d’un constat neutre et objectif. Le pouvoir avance masqué, conscient de sa faiblesse, affirme l’auteur. Le propos des chapitres composant cette partie vise à proposer une éthique plurielle et pluraliste. Dans un deuxième temps, l’auteur s’attache à mettre en évidence les ressorts de l’action. Le troisième temps montre comment assurer la coopération et l’engagement.

Pour l’auteur, à travers un bon management, il en va de la possibilité de rétablir la confiance dans le contexte professionnel, condition du retour de la confiance dans la Cité.